jeudi 18 juin 2015

Décoré de son vivant à “titre posthume”!


Commentaires de Martin Desprez :

C'est à mes yeux, l'une des plus belles histoires de la légion d'honneur et c'est la raison pour laquelle je l'ai toujours refusée ou en tout cas refusé de la demander : Georges Meulle à la tête de ses troupes est blessé, laissé pour mort sur le terrain et récupéré après plusieurs jours. Pendant ce temps, son supérieur hiérarchique demande pour lui la légion d'honneur.
Georges Meulle ne l'apprend que plus tard, finit par aller la chercher au secrétariat de la décoration et se la voit refuser "puisqu'il est mort" !
Et c'est son fils Jean Paul qui ira la chercher, plus tard.


Cela dit d’autres personnalités de la famille ont été honorées d’une médaille prestigieuse. J’en cite quelques-unes : Hélène Desprez par son action à la libération de la France reçoit la médaille de l’assemblée nationale, Jean Desprez le grand exportateur et Henri 1, maire de Grez-Neuville pendant quarante-six ans reçurent, eux, la légion d’honneur et Laurent Desprez est attributaire du poireau qu’il a reçu au château de l’Isle Briand.

Nouveau commentaire de MD du 18/06/2015

J'ai oublié de citer mon cher oncle Michel qui fut honoré de la médaille militaire pour faits de guerre au moment de la libération et je renvoie pour cette époque au mail que m'a envoyé Annie Desprez.

J'ai toujours trouvé mon oncle Michel d'une très grande discrétion à ce sujet mais mes cousines m'affirment que cette décoration était citée dans leur faire part de mariage.

"Le plus simple, pour donner accès à l'article entier du Bulletin de l'Association Patrimoine de Grez-Neuville sur le train de déportés que des  Lionnais et Grez-neuvillois tentèrent d'empêcher d'aller plus loin et dont plusieurs prisonniers parvinrent à s'échapper grâce, _entre autres_, à Michel et Hélène Desprez, est de copier/coller uniquement le *lien* ci-dessus sur le blog. IL renvoie aux mémoires de l'abbé Cochard.
Le site de la mairie de Grez-Neuville comporte peut-être aussi un lien direct d'accès au numéro du Bulletin de l'Association Patrimoine de Grez-Neuville."

http://memoiredeguerre.pagesperso-orange.fr/convoi44/lion-angers.htm

Annie DESPREZ-MOREL


Enfants Michel Desprez : à suivre ...


De haut en bas : Véronique, Annie, Hilaire, Antoine, Jérôme.

Baptême d' Hortense Desprez



Bonjour, 
j’ai fait numériser un film de 10 minutes du Baptême de ma soeur Hortense Desprez (1976), petite fille de Henri (III) Desprez, sous-branche Thierry. 
La taille du fichier est trop importante pour un envoi par mail. Il est à disposition sur dropbox : https://www.dropbox.com/sh/co9vck79eyom9t6/AACQurI6TzMW6lR_yr9-LO_Ea?dl=0
Guillaume Desprez
Commentaire de Martin Desprez: Bravo Guilaume tu est l'auteur de la première vidéo familial sur le blog !

Echelle: il en manquait une : Sophie




mardi 16 juin 2015

Francis Séjourné




Il a été longtemps le fermier de Marcillé. Personnage pittoresque, il a donné lieu à un certain nombre d’anecdotes. Il avait installé un bouc dans son étable pour conjurer les maladies. Répondant à ceux qui se moquaient de lui, il répondait avec son bel accent angevin: « j’y crois point, mais on ne sait jamais ». 

Laurent Desprez

Commentaire de Vincent Desprez
Au début de l’occupation, un plan de restrictions était imposé. Le pain était rationné. Adrienne et Augustine, sœurs de Francis Séjourné, cherchèrent comment le lui faire comprendre.
Un matin, elles lui donnèrent sa ration de la journée. Il la mangea de bon cœur. Aussitôt elles lui dirent : « voilà, tu as mangé ta part de toute la journée, tu n’en auras plus d’ici demain. » J’ignore la suite…
Le Père Séjourné, père des précédents, tombe gravement malade. Le curé Jarry vient lui donner l’extrême-onction. Il lui fait les onctions sur le front, la bouche, les mains… et relève les draps pour oindre les pieds. Alors le Père Séjourné reprend ses esprits et dit  : « Ah non, Monsieur le Curé, ils sont trop sales  ! ».


SOUTERRAIN

Légende, réalité ? Un souterrain a relié Marcillé à Neuville, passant sous la vigne du champ de la Crétaudière juste au-dessus du bourg. A quoi servait’ il Nous ne le savons pas trop mais Jérôme m’a dit qu’il avait trouvé des pierres taillées à l’emplacement de son étang.

Martin Desprez

SOIREES

Fréquemment les soirées donnaient lieu à des jeux de société, à commencer par les cartes, l’escalier, le montana puis le bridge ; les « ambassadeurs » étaient très prisés, un camp dans le salon et un autre dans le « petit salon » de façon à éviter les « fuites » ; échecs devant la cheminée. Et, comme un rituel dont il ne fallait pas abuser, la  tortue devineresse dont les sentences, sorties délicatement de leurs petites boîtes rondes par notre mère qui en donnait la lecture, pouvaient être redoutables...

Laurent Desprez


Commentaire de Martin Desprez : Rendez-vous compte la télévision n’existait pas !

REPUBLIQUE

La chambre des garçons dans les servitudes fut aménagée à l’initiative de Henri II.  Qui l’a baptisée « République » ? Notre grand-père sans doute. Est-ce que dans son esprit, république voulait dire « anarchie » ? En tout cas sûrement liberté, les garçons pouvant se livrer là à des batailles effrénées de polochons, interrompues parfois par l’arrivée d’un adulte quand les chahuteurs encore un peu jeunes oubliaient de s’endormir...  

Laurent Desprez

MARANS (Si on peut dire !)

L’histoire du curé de Marans, près de Gené et de la forêt de Longuenée. Ce curé avait la dent dure et ses confrères le redoutaient, si bien qu’on l’invitait peu. Un jour, il y a la confirmation dans un village, l’évêque vient, ainsi que les prêtres des environs ; mais on n’invite pas le curé de Marans au déjeuner. Il vient cependant. L’évêque lui demande : Ah, vous voilà, Monsieur le Curé ; qu’est-ce qui se passe dans votre paroisse ? Il répond : Eh bien, Monseigneur, la traie a fait treize petits gorins. - Ah, mais les traies n’ont que douze tétins. Et quand les douze premiers tètent, que fait le treizième ? - Eh bien, Monseigneur, il fait comme moi, il regarde manger les autres !

Laurent Desprez

PATOIS EXPRESSIONS ANGEVINES

« J’vous connais ben, mais qui donc qu’vous êtes ? »
« Ça m’achale »
« Il est tout jugé »
Champeiller,  bourder
Gorins  bouzine la tuerie du cochon
Les oueilles
Chorte
Fillette
Rotte
Pailler
Batterie ... et tant d’autres.

Laurent Desprez

RELIGIEUX QUETEUR

Un capucin d’Angers faisait sa tournée de quête tous les ans, et il passait par Grez-Neuville. Mémé Desprez lui donnait une offrande, et il passait la nuit au Tertre, où on lui donnait un bon lit, sûrement meilleur que sa paillasse sur une planche au couvent d’Angers. En partant le lendemain, il disait : "Madame Desprez, vos lits ne sont pas chrétiens" !
Laurent Desprez


Commentaire de Martin Desprez : On s’est toujours demandé ce qu’il voulait dire !

TROIS PILIERS


Des trois piliers ayant donné leur nom au petit bois à l’extrémité sud du Tertre, il ne subsiste qu’un seul, figurant à l’inventaire des monuments historiques de Grez-Neuville. Ces piliers supportaient des potences érigées sans doute au 14è siècle, sur les ordres du seigneur de Neuville qui avait droit « de haute et basse justice » sur ses sujets. L’histoire n’a pas conservé la mémoire du nombre d’exécutions qui ont pu se dérouler dans ce lieu mythique pour notre famille, but incontournable de découverte pour tout nouvel arrivant au Tertre, d’autant plus que le charme des Trois piliers éclipse ce qu’il pourrait avoir de sinistre.
Laurent Desprez


Commentaire de Martin Desprez : Par contre on sait que les piliers servirent de nouveau pendant la révolution lorsque Neuville royaliste s’opposa à  Grez républicain (la virée de Galerne)

WELLINGTONIA

Remplacé par trois marronniers sur la plate-bande à l’angle de la cuisine, le wellingtonia était devenu trop imposant : 28 mètres ! Imaginez, la hauteur d’un immeuble de 8 étages ! Henri III décida de le faire abattre. Dans ces années 50, la tronçonneuse n’existait pas encore et c’est donc à la hache qu’une équipe de trois bûcherons s’attaqua au géant. Forte personnalité, le patron, Désiré Ménard  était connu dans tout le canton, comme bûcheron mais aussi comme taupier, et comme « sorcier » ?  Il ouvrit le chantier en grimpant tout en haut du conifère et entreprit de scier à la main, une par une, toutes les branches de l’arbre, certaines pouvant atteindre 15 cm de diamètre. Pendant ce temps, ses bûcherons dégageaient à la pelle la base de l’arbre avant d’attaquer le tronc à la hache en prenant garde de ne pas recevoir une branche sur la tête... Au bout d’une semaine, Désiré décida que le moment était venu de donner le coup de grâce. Avant de descendre de l’arbre, il avait arrimé un câble à la cime, l’autre extrémité étant fixée en terre à la limite du potager. Il posa par terre dans l’axe du câble son mouchoir qu’il avait noué aux quatre coins et annonça que c’est là que devrait aboutir la cime de l’arbre. Il tira légèrement sur le câble, constatant que oui, c’était mûr pour la chute. Puis ayant fait placer tout le monde à l’écart dans le potager, il tira sur le câble et le wellingtonia tomba avec fracas. La cime pile devant le mouchoir. Geste de Désiré le ramassant, fier d’avoir visé juste une fois encore !    
Laurent Desprez

Commentaire de Martin Desprez : Ce n’est pas mon souvenir : il le remit négligemment sur la tête, signe qu’il ne ratait jamais son coup !

Généalogie simplifiée des Desprez de Grez-Neuville



René Desprez
1731
1802
(Marans)
(Gené)
René Desprez
1768
1832
(Marans)
(Gené)
Théophile Desprez
1803
1865
> frère d'Hilaire Desprez 
(Gené)
(Maire de Grez-Neuville)
1798-1859
Henri I
1833
avril 1912
> Maire de Grez-Neuville
(Maire de Grez-Neuville)
(Louvaines)
(Grez-Neuville)
Henri II
1865
1938
(Grez-Neuville)
(Grez-Neuville)
> 1er Desprez à Paris


Le Lion d’Angers
Alexandre Desprez
1776-1848
Veuve Desprez
1786-1859
Henri Alex Desprez
1805-1871
Cécile Desprez
1813-1881
Gabriel Desprez
1817-1883

Mon frère Mathieu est remonté beaucoup plus loin. Je lui laisse le soin de vous en parler Samedi.
Par ailleurs je n’ai pas retrouvé le lien qui unit les Desprez de Grez-Neuville et les Desprez Lionnais. Pourtant il est évident !

Martin Desprez

Véronique et Jean BUREAU Branche Michel DESPREZ


lundi 15 juin 2015

La Hune à Bazainville et son étang, Branche Jean DESPREZ

Autre propriété qui a marqué son temps chez les Jean Desprez, La Hune à Bazainville et son étang :

1950 Suzanne, Marie-Céline, Grand Père Rougé, Jean Desprez,  Lucette

1952 François, Henri et les autres (?) pour une partie de pétanque

Henri IV et Nathalie

Suzanne et Nathalie

Jean et Nathalie

1955 Corvée de haricots verts Marie-Céline, Bernard, Lucette

1955 François, Nathalie et Rémi

Sophie et Nathalie



Julia et Jérome Branche Michel DESPREZ fille de Sophie

Julia et Jérôme du Québec


Branche Jean DESPREZ, descendance François Desprez

Marion et Sam

Mathilde et François avec Antoine et Alice

Margaux, Hippolyte, Louis, Victoria, Elisa, Alice, Antoine, Eugénie, Lucien

Pierre-Antoine et Gaëlle

Nathalie et Dominique
Guillaume, Emilie, leurs enfants Hadrien et Jean

Guillaume, Marion, Martin et Léa (avec son papa)



Parfum Jean DESPREZ

Flacon et de son étui du parfum Escarmouche 1949

Vincent DESPREZ Branche Henri DESPREZ

Le Père Vincent DESPREZ, orgue de l'abbaye de Ligugé

mardi 9 juin 2015

Famille Jean-Francois MONTIN sous branche Marguerite

Benoit Montin

Jean-Francçois Montin au Sénégal

Jean-Francois Montin sur le fleuve Congo

Sandrine Montin et ses 3 enfants.

Aimeric Montin et sa famille de St Barth sous branche Marguerite


Appel à votre bienveillante compréhension.


Il est possible que,malgré notre grande bonne volonté,nous ayons omis de publier certains éléments écrits ou visuels que vous nous auriez adressés et que vous désirez voir mentionnés.

Si tel est le cas,merci de nous le signaler afin que nous comblions ces manques.  


Martin et Jérome

Famille Virginie MEULLE sous branche Marguerite

Tiffanie et Eric Balzac Meulle
Virginie Meulle Ludovic Beauvalet

Eléonore et Alexis Beauvalet


Rêveries autour de l'Oudon

Cette petite rivière longue d’une centaine de kilomètres termine sa course peu après La Coudère, là où, après être passée sous le vieux pont métallique du Bec d’Oudon, elle se jette dans la Mayenne.
L’Oudon a rythmé nos années d’enfance. Les trois mois de vacances d’été que nous accordait généreusement le gouvernement de Guy Mollet étaient centrés sur ce petit coin de paradis qui coulait tranquillement au bout du champ, en face de la Coudère.

Nous avons passé des heures chaque jour, matin et après-midi, à nous baigner dans cette rivière un peu verdâtre, avec nos cousins Desprez de la Carrière et du Tertre, au milieu des grenouilles et des poissons-chats.

Quand nos jeunes voisins du château de l’Isle Briand étaient là, ils nous rejoignaient au milieu de l’Oudon, venant de la rive gauche, nous de la droite. Leur grand-mère, la comtesse de Trédern, se terrait dans son château et ma grand-mère Marguerite Meulle m’avait avec complicité appris à faire le baise-main, de façon à ce que je sois agréé par la châtelaine quand je venais, adolescent, tourner autour de sa petite-fille Isabelle.

Mon grand-père Georges Meulle avait parfois failli inconsciemment gâcher ces innocents flirts en s’énervant contre les oies de la ferme de l’Isle-Briand qui traversaient l’Oudon et venaient s’ébattre sur les prés de la Coudère. Il prenait alors son fusil de chasse et tirait en l’air pour les chasser, sans trop d’efficacité.

L’Oudon, ce sont aussi les bateaux de la famille.

La barque de mon grand-père sur laquelle on greffait un petit moteur nous descendait jusqu’au Bec d’Oudon, virait à gauche et remontait la Mayenne jusqu’à l’Aubinière. On y allait avec nos cousins de La Carrière et ma mère disait à Tante Hélène : « si on coule, tu en prends 3 et moi aussi », ce qui avait le résultat de me terroriser, ne voyant pas en cas de naufrage comment nous pourrions nous agripper avec efficacité à ces deux mères de famille nombreuse.

Le canoë des Desprez du Tertre était entreposé à l’Aubinière où nos cousins de l’intérieur des terres venaient parfois se baigner et profiter comme nous de cette modeste base nautique aujourd’hui disparue. J’admirais ce beau canoë fin que je qualifiais de « bateau d’indiens ».
Il y eu aussi les bateaux de mon oncle Jean-Paul Meulle, sa prame en bois verni que je trouvais si maniable à la godille et puis son magnifique Zodiac pour lequel il dépensa une fortune en essence à faire faire du ski nautique à tous ses neveux et cousins, au grand dam des pêcheurs aigris étalés le long du chemin de halage.


Enfin, il y avait ce magnifique canoë tout en bois que mon grand-père me confiait. Ce n’était pas un canoë comme les autres, il avait la particularité d’avoir une double dérive latérale amovible et une voile triangulaire latine. Je me souviens des dizaines de fois où je remontais à la voile jusqu’au Lion d’Angers ou descendait l’Oudon puis la Mayenne jusqu’au barrage de Grez-Neuville. Après la disparition de mes grands parents, mon cousin Antoine Desprez a gardé et entretenu ce canoë. A chaque fois que nous nous voyons, je lui dis « c’est le canoë de mon grand-père », il me répond « c’est le canoë de mon oncle ». Nous avons tous les deux raison.

Jean-Francois MONTIN

samedi 6 juin 2015

Famille MARTIN sous branche Michel DESPREZ

Marion et Xavier et leurs enfants, Hyacinthe, Joséphine et n°3 prévu pour septembre...

Madame Bellier

Grâce aux histoires relatées par mon père Michel et mon oncle Henri, Grand Mère DESPREZ fut ,à ma connaissance   une très bonne gestionnaire des tâches autant ménagères que comptables du Tertre-Marcillé et cela jusqu'à son décès en 1946.

La future Madame BELLIER, bonne fée arrivée opportunément au service de la famille Michel DESPREZ  vers la fin des années 50, dès qu'elle fut en âge de travailler,  fit son apprentissage au Tertre.

Un jour, Tonton Henri me fit part de son idée de l'inviter,à diner. Madame BELLIER, vous pouvez l'imaginer, était dans ses petits souliers à l'idée d'être servie dans la salle à manger du Tertre. Ce soir la, elle nous raconta  l'histoire suivante:

"Un jour, dans les premiers temps ou je travaillais au Tertre, nous faisions le ménage dans la chambre de Madame DESPREZ avec Marie SERRAULT. Madame DESPREZ nous fit le reproche de passer peu de temps pour ce travail .
Marie lui fit remarquer qu'elle ne salissait pas sa chambre d'où notre rapidité.
C'est alors qu'elle nous dit:
"" Le bon Dieu vous donne le temps! Moi,je vous donne l'argent! Alors prenez donc votre temps!"".

A partir de ce jour-là, avec Marie, nous lisions un des livres de sa bibliothèque pour rester plus longtemps dans sa chambre, sans toutefois s'asseoir sur le lit, mais sur la carpette...

Antoine DESPREZ

vendredi 5 juin 2015

Histoire de Peugeot au Lion d’Angers

Mon grand père Georges Meulle a toujours aimé les Peugeot.

Il avait une belle 203 dans laquelle, petit, je m’asseyais à la place du conducteur, admirant l’impressionnant compteur de vitesses qui allait jusqu’à 150.


Nous on avait une 2 CV, qui plafonnait à 90 en descente, dans laquelle étaient entassés nos parents et les enfants. Lorsque la capote fuyait ou que les essuie-glaces ne fonctionnaient pas en raison de leur dépendance de la vitesse, je regrettais le confort de cette belle Peugeot dans laquelle roulait mon grand père, allant chaque jour faire les courses au Lion d’Angers pour les 18 vacanciers de La Coudère étalés sur trois générations. Il passait ainsi une à deux heures chaque matin chez les commerçants du bourg, emmenant souvent ma grand tante Hélène Desprez qui arrivait essoufflée de La Carrière voisine avec ses nombreux sacs pour sa nombreuse descendance, agacée par les impatiences de son beau-frère qui ne supportait pas ses retards pourtant modérés en dépit des coups de klaxon de la 203.

Et puis j’ai commencé à grandir et, en tant qu’ainé des petits enfants, j’eus le droit magique d’accompagner mon grand père lorsqu’il faisait la tournée de ses fermes.

Ainsi, lorsqu’on partait tous les deux au Bois-Billé, passé le Lion, il me mettait sur ses genoux et je pouvais ainsi conduire la belle 203, majestueusement dominateur des chemins vicinaux.

Lorsqu’on croisait la 403 commerciale de la gendarmerie, mon grand père faisait un grand signe de la main, il connaissait tous les gendarmes du coin auxquels il amenait des perdreaux ou faisans en septembre lors des premières chasses. Ceci arrange cela.

Moi, j’adorais ces virées complices pour lesquelles, rentré le soir à La Coudère, je ne disais absolument rien à mes parents, pensant que c’était un secret entre mon grand père et moi.
Les Peugeot  ne se limitaient pas à La Coudère. On voyait chaque fin d’après-midi arriver la 403 familiale de mon grand oncle Henri qui amenait le clan Desprez du Tertre, souvent conduite par ses fils ainés Vincent ou Martin, et qui, une fois sur deux, déposait mes cousins soit à La Coudère chez la grande sœur Marguerite Meulle, soit à La Carrière chez le petit frère Michel Desprez. Equilibre familial respecté. On plongeait alors tous dans l’Oudon pour notre bain quotidien, nous écartant parfois pour laisser passer les péniches surchargées qui remontaient jusqu’à Segré, et riant parce que 20 cousins bruyants dans la rivière faisaient râler les pêcheurs. On sortait de l’eau quand sonnait la cloche de La Coudère, annonçant qu’il était temps de remonter pour le dîner familial pris tous ensemble sur la longue table en bois de la maison.

Et puis j’ai continué à grandir et suis arrivé à 17 ans et demi, impatient de passer mon permis de conduire. Il fallait que je sois présenté par une auto-école, les leçons de conduite sur la 203 ne semblant pas être suffisantes pour l’inspecteur du permis de conduire qui habitait sur la place de l’église du Lion, un certain Monsieur Bureau, père de mon futur cousin Jean Bureau qui épousera un an plus tard ma cousine Véronique Desprez. Je m’inscris donc à « Gillet Auto-Ecole », située à quelques mètres de l’église et de l’inspecteur du permis, le terrorisant Monsieur Bureau.
Mais, encore lycéen, et n’ayant aucun revenu malgré les économies sur les achats de cahiers, il me fallait financer les quelques symboliques heures d’auto-école sur la R8 de Monsieur Gillet – oui, une Renault, au grand dam de mon grand père. Quand celui-ci m’a demandé de trouver un moyen de gagner un peu de sous, j’ai choisi de conduire le tracteur de la ferme de la Coudère qu’il avait acheté pour les nouveaux fermiers, les Joubert, ceux qui avaient succédé aux odorants Bouvet et à leurs chevaux de trait, gagnant ainsi de quoi payer mes trois heures d’auto-école politiquement indispensables.

Arrive le jour du permis, ma mère Monique, fille de Georges Meulle et Marguerite Desprez, me conduit à Segré, où le Monsieur Bureau m’attend de pied ferme. Il était 8 heures du matin, cette  journée de fin d’été était belle et Monsieur Bureau de bonne humeur, plus du tout terrorisant. Il savait que nos deux familles allaient bientôt s’unir et il fut remarquablement tolérant, à la fois sur les questions de code que sur le démarrage en côte raté. Mon petit papier rose dans la poche, nous sommes rentrés prendre le petit-déjeuner à La Coudère, moi conduisant fièrement la 403 que mes parents venaient d’acheter et qui remplaçait la vieille 2 CV à bout de souffle.
Et puis mon grand père, lui aussi, décida de monter d’un cran, et il acheta une magnifique 404 verte dont le compteur allait jusqu’à 160 !

Qu’allait-il faire de sa 203 ?
Dans sa générosité, il proposa de me la donner. J’étais fou de bonheur. Mais …
Mais, lycéen sans ressources, comment payer l’assurance, l’entretien et l’essence ? La mort dans l’âme, et sur les conseils de mes parents, je renonçai.

Et retournai à Paris vers ma Mobylette bleue, celle qui m’emmenait chaque matin au lycée Claude-Bernard, puis plus tard à Janson de Sailly.

Finalement, avec un peu de recul, je me dis qu’une vieille 203 immatriculée dans le Maine et Loire  n’aurait jamais rivalisé dans le cœur des filles face aux Mini Cooper S et autres Triumph TR4 des minets du 16ème.


Jean-François Montin, petit-fils de Georges Meulle et Marguerite Desprez, et amoureux de La Coudère.



Commentaire de Martin DESPREZ : JF as tu connu la Peugeot précédente probablement achetée par tonton Jo avant la guerre? Je crois que c'était une 401 ou une 302 .

lundi 1 juin 2015

Céleste en Guyane Francaise!

 

Vendredi dernier, notre fille Céleste, s'est envolée pour la Guyane Française, afin d'effectuer son dernier stage de sage femme à la maternité de Cayenne.

A son grand regret, elle ne sera donc pas parmi nous lors de notre cousinade.

Hier elle a écrit : " Nous sommes allés faire une randonnée en forêt tropicale sous un pluie diluvienne".

Pascale et Jérôme.