lundi 11 mai 2015

Messe




Eglise de Grez-Neuville


Pendant longtemps, nous allions à pied à la messe à Neuville, partant au son des cloches qui s’interrompaient à mi-course. Peut-être nous attardions-nous trop longtemps devant les mûriers du pré de Dinon ?
Le curé Jarry resta longtemps curé de la paroisse. Chaque année il venait au Tertre, accompagné des enfants du village et rejoints par Maurice Forestier junior et Arsène Foucher non moins junior, pour ramasser des truffes sur les hauts du vallon, aidé par le cochon des Plassais.
Se souvenir des messes à Neuville, c’est imparablement évoquer le personnage du chantre Barraud qui accompagnait les grand-messes avec un harmonium de fortune. Il dépassa largement le curé Jarry en longévité, les mélomanes en étant pour leurs frais. Barraud n’était pas le seul à malmener notre ouie. Il y avait les chanteuses que Cécile, déjà mélomane sensible, appelait « les tantitaines ». Peut-être quelqu’un avait parlé de cantilènes devant elle ?
Le successeur de l’abbé Jarry, du haut de sa chaire, pouvait s’emporter. Malheur à ceux qui arrivaient en retard. Il pouvait les réprimander ou arrêter son sermon et les regarder ostensiblement jusqu’à ce qu’ils trouvent une place. Parlant un jour de vin (celui des noces de Cana ?), il dit en s’emportant un peu : « ça n’était pas de la piquette de charité ! » Le mot était souvent repris aux repas du Tertre. Au moins tel vin n’est pas de la piquette de charité...

 
Laurent Desprez
 
 
Commentaires d'Antoine Desprez :
 
Suite à la chronique de Laurent, je précise que le successeur de l'Abbé JARRY avait pour nom Abbé BOUTET. Celui-ci n'hésitait pas à gifler les enfants de chœur Christian et Robert FORESTIER qui chahutaient durant les offices...
J'ai le souvenir d'une veillée pascale un peu particulière :Au tout début, cierges à la main les familles  du Tertre, de la Carrière et de la Violette  plus une poignée de paroissiens attendaient les  trainards .Excédé, l'abbé BOUTET, après avoir consulté sa montre, ferma la porte à double tour et cria aux premiers retardataires qui arrivaient :"Ici, c'est la fête de la lumière, que ceux qui sont dans les ténèbres y restent!!!"La cérémonie fut quelque peu perturbée par des bruits de loquets et de coups dans la porte.
 

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