Ce vocable désignait en fait le battage du blé et autres céréales et représentait pour les enfants une véritable fête. C’était d’abord l’arrivée du tracteur (à cette époque, il n’y en avait ni au Tertre, ni à Marcillé), tirant la batteuse puis le monte-paille. Puis c’était l’arrivée en vélo des agriculteurs de la commune, la fourche arrimée au cadre. Certains arrivaient par le chemin du « château » (ainsi les Forestier appelaient la maison du Tertre pour la distinguer de la ferme) et c’était le signe que la batterie allait commencer incessamment. Belle solidarité de ces fermiers qui allaient s’entraider à tour de rôle chez les uns et les autres. La batterie commençait, pour durer deux jours, interrompue régulièrement au son du klaxon du tracteur pour permettre de s’abreuver puis de se restaurer. Il fallait voir les plus costauds porter le grain en sacs de 100 kilos depuis la batteuse jusqu’au grenier au-dessus de l’étable. L’ambiance était chaleureuse et la fin de la batterie donnait lieu à blagues et mises en boîte, comme cette année-là où un fermier, au moment de partir, trouva son vélo privé de sa roue avant. Un plaisantin l’avait hissé sur le toit de la ferme... Quant aux enfants, ils prenaient possession du nouveau pailler dès que les adultes avaient le dos tourné...
Arriva le temps des moissonneuses-batteuses. Finie la fête...
Arriva le temps des moissonneuses-batteuses. Finie la fête...
Laurent Desprez
Commentaires d'Antoine Desprez :
Peut-être Odile s'en souvient-elle, lors d'une batterie au Tertre, nous devions avoir 4 ou 5 ans, nous avions joué tout l'après-midi sous la goulotte qui évacuait la balle de blé. Nous avions tous les deux des chevelures très bouclées: le soir, nos mères ont eu bien du mal à démêler nos cheveux et à en libérer la balle qui y était retenue prisonnière.
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